La Fameuse Commission Provisoire de Réconciliation Nationale, propose dans son rapport que la date du 28 septembre soit considérée comme une journée de ‘’repentance’’ !
Qui, dans le passé récent de l’histoire de la Guinée, doit se repentir ?
Depuis plus d’une décennie, des hommes honnêtes ou des progressistes de par le monde y compris les pays occidentaux, eux-mêmes, se battent pour faire reconnaître par les Nations Unies la traite négrière et le colonialisme comme des crimes contre l’humanité.
Pendant ce temps, comme pour prendre le contre-pied de cette lutte noble de la réhabilitation de l’Afrique, des concitoyens crient, plus fort que jamais, leur attachement au colonialisme en poursuivant, tout en l’approfondissant, la campagne de calomnie, ou de dénigrement du régime de la Révolution. Cette campagne, on ne peut l’oublier, a été officiellement lancée par le coup d’Etat militaire du 03 avril 1984. Elle se poursuit toujours. Son but fondamental est l’effacement mémoriel qui, par la déformation et la calomnie du passé récent du pays, (le régime révolutionnaire du PDG) doit empêcher, pour toujours, que la Guinée ne produise des Saïfoulaye DIALLO, Mafory BANGOURA, Lansana BEAVOGUI, M’Ballia CAMARA et autres patriotes émérites.
C’est bien dans ce sens de l’intoxication sur notre histoire que ces concitoyens veulent donner à la date historique du 28 septembre une signification autre que celle de ce jour où les guinéens et guinéennes unis comme un seul homme, ont rejeté dans le rapport 96% de NON contre 4% de OUI, le régime avilissant du colonialisme. C’est dans ce même sens que ces mêmes concitoyens entretiennent la volonté de faire de cette même date du 28 septembre un jour de « repentance » pour reprendre leur propre terme.
L’organisation forcée des évènements du 28 septembre 2009, au stade du même nom, par la junte militaire au pouvoir d’alors, ne s’inscrit-elle pas dans cette perspective honteuse ?
Rappelons que les autorités d’alors du CNDD n’avaient pas autorisées ladite manifestation. Elles avaient demandées un report à une autre date différente de celle historique du 28 septembre, date, qui s’est inscrite en lettres d’OR dans les annales de l’histoire du monde.
Rappelons aussi, que le discours prononcé le 25 Août 1958 et qui a permis aux guinéennes et guinéens de voter massivement « NON à la domination » comme un seul homme le 28 septembre 1958, est parmi les cent grands discours politiques prononcés dans le monde depuis l’antiquité jusqu’à nos jours et qui ont marqué l’histoire. Quelle fierté ?
Les mots que le Général De GAULE a entendu ce jour 25 Août 1958 à Conakry, sont entrés dans l’histoire et font aujourd’hui encore la fierté de nombreux africains et étrangers à travers le monde. Ce discours a permis d’éviter la condamnation à la soumission « à vie » des pays de l’Afrique Occidentale Française (AOF) et de l’Afrique Equatoriale Française (AEF). Quoi de plus noble, responsable et digne d’une telle attitude patriotique?
Rappelons ensuite que les autres colonies françaises d’Afrique noire qui ont voté « OUI », à la communauté apprendront à leurs dépens que c’était l’association du cheval et du cavalier. Le cheval étant les colonies et le cavalier, la métropole. L’aboutissement a été qu’elles ont toutes rejoint le camp de la Guinée par une cascade d’indépendance dès 1960, deux ans plus tard. Quelle victoire pour les patriotes, le Président Ahmed Sékou TOURE et ses Compagnons ?
Rappelons enfin, que la repentance se définit comme « le regret douloureux d’une erreur, d’un péché ».
En devenant libres, responsables et dignes, autrement dit, en prenant leur destin entre leurs propres mains, les guinéennes et guinéens auraient-ils commis une erreur ou un péché ? Les autres colonies françaises qui ont rejoint la Guinée en devenant libres ont-elles commis un péché en le devenant ?
Parler donc, à ce propos de repentance n’est-il pas une hérésie, une aberration ou même une ineptie des auteurs ?
Nous pensons que seule l’aliénation culturelle profonde soutenue par la haine noire, fait descendre dans la petitesse ou l’infamie peut pousser à un tel sacrilège.
Enfin de compte, s’attaquer aux causes justes, tout en diffamant leurs défenseurs, attire-t-il, à l’homme, autre chose que la déconsidération, le mépris et la condamnation de l’histoire?
Aussi, la repentance dont il est question ne s’adresse-t-elle pas à ceux qui l’ont proposée ? Bien sûr que Oui! Ce sont ces individus aliénés, ethnocentriques, égoïstes et corrompus. Ceux qui ont passé leur temps et qui continuent encore à :
•soutenir les colons dans le maintien de la domination étrangère, c’est-à-dire les anti-indépendantistes,
•porter atteinte (détruire) l’unité nationale acquise en Guinée depuis 1958,
•fomenter des complots et menées subversives contre un territoire souverain à l’intérieur comme à l’extérieur,
•encourager les reformes qui ont permis de brader le tissus industriel, agroalimentaire guinéen, du coup créer le chômage et ses corollaires qui étaient méconnus des guinéens jusqu’en 1984, etc.
Les dignes fils de la Guinée se considèreront toujours comme les descendants de l’Almamy Bocar Biro BARRY, de l’Almamy Samory TOURE, de ALPHA Yaya DIALLO, de Zégbéla TOGBA, de DINAH Salifou, de Kissi Kaba KEITA, d’Alotène et autres résistants à la pénétration coloniale.
Les dignes fils de la Guinée et de l’Afrique s’imposeront toujours comme devoir de redevabilité, de fierté et de reconnaissance patriotique dans la dignité, l’honneur et la grandeur, dans la continuation sans relâche de la lutte qu’on mené le Président Ahmed Sékou TOURE, ses illustres compagnons guinéens et de ses pairs panafricanistes.
Attention à l’effacement mémoriel ! Non à l’effacement mémoriel !
Que Dieu le Tout Puissant, bénisse et protège les guinéennes et guinéens. Amen!
P/L’APAC-GUI
Le Chargé de Communication