La Guinée s’achemine vers un rendez-vous majeur de son histoire politique. Si Dieu le veut bien, l’élection présidentielle se tiendra le 18 octobre 2020. En raison de des grands enjeux qui entourent la consultation, son issue est incertaine et préoccupante. Les bonnes consciences s’en émeuvent dans le pays et partout ailleurs dans le monde.
La proposition de report du scrutin, le temps que les acteurs politiques et sociaux s’accordent sur les conditions de sa transparence et l’acceptation de ses résultats, n’a pas été entendue. La tenue préalable d’un dialogue censé apaiser le climat sociopolitique en vue de la mitigation des risques de violences perceptibles, a été elle aussi ignorée. Tout porte à croire que le pays va tout droit dans le mur.
Les bonnes consciences ne doivent cependant pas replier. Les religieux en particulier ne doivent pas abdiquer. Des efforts peuvent encore être déployés, des sacrifices consentis pour la préservation du tissu social éprouvé, la sauvegarde de la cohésion sociale menacée.
Cette fois-ci, les religieux pourraient s’exercer à l’observation du scrutin. Le pays tout entier est quadrillé de mosquées et d’églises. Les Imams, les Prêtres, les Pasteurs et autres Responsables religieux sont des cadres généralement d’un bon niveau. Mieux que quiconque, ils connaissent le pays en raison de sa forte propension religieuse ; et ses habitants avec lesquels ils vivent au quotidien.
Une observation bien menée par la corporation religieuse pourrait conférer de la crédibilité au scrutin, prévenir les risques de contestation de ses résultats ; et ainsi mitiger les risques de violences pré et post électorales.
Le monde religieux est organisé et discipliné. Les mécanismes d’observation y sont faciles à mettre en place et l’accompagnement logistique certainement aisé à aménager. Mieux vaut tard que jamais.
Puisse Dieu le Très Haut éclairer les filles et fils de Guinée sur le chemin de la paix.
Aameen !
Sény Facinet Sylla
Ex. Secrétaire Général Adjoint
des Affaires Religieuses