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Violences xénophobes en Afrique du Sud: l’inquiétude des étrangers

L’Afrique du Sud a été une nouvelle fois le théâtre d’une flambée de violences xénophobes. La situation semble être sous contrôle ce jeudi matin où la police patrouillait les rues de Johannesburg. Plusieurs pays africains ont exprimé leur mécontentement, notamment le Nigeria. Le président Muhammadu Buhari a exprimé son mécontentement face au traitement infligé à ses concitoyens et a annoncé l’arrivée d’un envoyé spécial dans le pays.

Le Nigeria hausse le ton. Aucun de ses ressortissants n’a été tué lors des violences de ses derniers jours en Afrique du Sud, mais de nombreux commerces leur appartenant ont été pillés et saccagés.

Ikechukwu Anyene, un commerçant nigérian qui vit dans le pays depuis plus de 20 ans, déplore que ses concitoyens soient toujours les premiers à être pris à parti : « Les migrants africains sont toujours vus comme étant des Nigérians. Les Sud-Africains ne font pas la différence. Et à chaque fois qu’il se passe quelque chose de négatif, c’est forcément un Nigérian. On dit que nous sommes des criminels, responsables de tous les trafics, mais la vérité est que la plupart de nous avons des commerces ici. Nous avons nos familles, nos enfants ici, nous voulons juste pouvoir travailler. »

Pakistanais, Éthiopiens, Somaliens sont également visés par ces violences. Ils détiennent la majorité des petits commerces dans les townships et sont régulièrement accusés de voler le travail des Sud-Africains déplore Amir Sheik, porte-parole de la communauté somalienne : « La réalité est que dans ce pays, les étrangers sont également des docteurs, des ingénieurs, des investisseurs. Nous ne prenons pas le travail des Sud-Africains au contraire nous créons des emplois. Par exemple, les petits magasins dans les townships créent du travail localement puisque ceux que nous employons sont tous Sud-Africains. »

Tous accusent les autorités sud-africaines de pratiquer un double langage, condamnant ces flambées de violences tout en accusant les étrangers d’être responsables de la criminalité et du chômage afin d’apaiser leur électorat.

Avec Rfi

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