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En France, la justice annule la mise en examen du groupe Bolloré, soupçonné de corruption en Guinée

L’homme d’affaires français Vincent Bolloré et son groupe ont obtenu jeudi l’annulation de leurs mises en examen, notamment pour corruption, dans l’enquête sur l’obtention en 2011 de la gestion du port de Conakry, mais restent poursuivis dans le volet togolais de l’affaire, a appris l’AFP de sources judiciaires et proches du dossier.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, qui avait reconnu en juin la prescription des faits en Guinée, en a tiré jeudi les conséquences et a décidé d’annuler les mises en examen (inculpations) de 2018 du milliardaire français et de Bolloré SA pour « corruption d’agent public étranger », « abus de confiance » et « complicité de faux et usage de faux » dans ce pays.

Elle a toutefois confirmé ces même chefs de mises en examen, à l’exception de la « complicité de faux », pour ce qui concerne l’attribution de la concession du port de Lomé en 2010, selon ces sources.

Saisis depuis 2013, les juges d’instruction du pôle financier du tribunal de Paris soupçonnent le groupe Bolloré d’avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Euro RSCG – devenue Havas – pour décrocher frauduleusement la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, au bénéfice d’une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.

SDV a obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l’élection d’Alpha Condé comme président de Guinée fin 2010, et avait remporté la concession à Lomé peu avant la réélection en 2010 au Togo de Faure Gnassingbé, qui étaient alors tous deux conseillés par Havas.

S’appuyant en particulier sur les documents retrouvés lors des perquisitions de 2016 au siège du groupe Bolloré, les magistrats soupçonnent Euro RSCG d’avoir sous-facturé ses services rendus aux deux candidats victorieux pour obtenir ces concessions en contrepartie.

Les juges estiment que l’agence de communication a ensuite récupéré l’argent en facturant à SDV la somme de 170.000 euros correspondant à des dépenses de la campagne de M. Condé et 300.000 euros pour celle de M. Gnassingbé, sur indication des dirigeants de la holding ainsi soupçonnés d’abus de confiance ».

« Cette décision consacre la fin des accusations en Guinée », s’est félicité auprès de l’AFP Me Olivier Baratelli, avocat de Bolloré SA. « Pour le Togo, nous allons désormais démontrer sur le fond que ces accusations sont infondées », a-t-il ajouté.

Le directeur général de Bolloré, Gilles Alix, et Jean-Philippe Dorent, responsable du pôle international d’Havas, sont également mis en examen dans cette affaire.

Avec AFP

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