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Remplacement de feu Salif Kébé : au-delà de la loi, le barreau doit faire preuve d’élégance et d’esprit d’équipe

On ne cesse de me demander de parler et je ne cesse de me demander pourquoi au tant d’amalgames et d’hésitation autour du choix du remplaçant de feu Me Salif Kébé à la CENI, alors que tout est clair au vu de la loi et de la pratique?

Faisons l’économie du temps aux lecteurs, en mettant de côté la loi qui a été suffisamment relayée par les spécialistes dans ses dispositions dont entre autres, celle qui précise que « le commissaire dont l’indisponibilité est constatée définitive est remplacé de la même manière qu’il a été désigné ». Fin de citation. Alors revenons aux faits:

  1. D’abord est ce que c’est la première fois qu’il a été constaté l’indisponibilité définitive d’un commissaire issu des rangs de la société civile? La réponse est bien sûr que non. Ainsi il faut noter que c’est la troisième fois dans ces dix (10) dernières années que cela arrive avec deux (2) cas de décès à savoir Feu Ben Sekou Sylla et Feu Kebe, et un cas de démission qui est El. Bakary Fofana. Alors l’honnêteté intellectuelle et le sens démocratique voudraient qu’on parle ici de la manière dont les deux (2) premiers ont été remplacés. En conséquence, étant donné que l’incompréhension ou la polémique résiderait dans la question à savoir si c’est la plateforme ou la structure dite d’origine qui doit choisir, il est important de préciser que cela n’a jamais fait l’objet de débat, ni avec Ben Sekou, ni avec Bakary, et personne des deux (2) n’a été remplacé par un membre de sa structure affiliée à la faîtière. Peut-être, il y a eu des incompréhensions autour de qui en termes de personne physique qui doit être désignée, mais jamais quel organe ou instance doit le désigner. A présent, la question ou l’inquiète ahurissante serait de voir cette fois ci que c’est avec les hommes de droits qui sont sensés comprendre la loi dans son esprit et sa lettre pour garantir le droit et la stabilité que la confusion prétend s’installer.
  2. Une question serait de comprendre aussi, comment le barreau a été choisi pour la CENI en 2007 et pourquoi autant de longévité du représentant du bureau pendant qu’il y a plusieurs autres structures autant efficaces ou peut-être même plus de la faîtière œuvrant pour le droit, le développement et la démocratie dans la paix? Pour ce faire, il faut noter:
  3. Les aînés à l’époque, 2007, ayant constaté la nécessité d’avoir un juriste (ce qui n’est plus le cas avec l’évolution) parmi les commissaires, ont jugé nécessaire de demander au barreau d’envoyer un représentant que la faîtière va designer parmi les commissaires issus de la société civile. D’où la présence de feu Me kebe, paix à son âme;
  4. Une autre question serait de savoir, alors qu’il n’est plus de préoccupation la question de juriste (même feu Me Kebe avait son conseiller juridique) au sein de l’institution, pourquoi autant de temps en termes de longévité pour le représentant du bureau par rapport autres? Est-ce que à cause de son appartenance au bureau ou les acquis autour de la personne comme expérience? La réponse est toute simple. C’est simplement parce qu’il avait cumulé beaucoup d’expériences électorales au sein de la CENI et qu’il n’y avait pas eu de rejet des parties prenantes vis à vis de sa personne en sa qualité de commissaire, que la faîtière à juger nécessaire de le reconduire à chaque fois.
  5. L’autre question, non des moindres, serait de savoir si le barreau comme toute structure membre ou démembrement a le droit de faire une proposition à la faîtière pour son appréciation comme ce fut le dernier cas avec la recomposition qui a permis de désigner Me Kebe et Kabinet comme représentant de la société civile? La réponse est que, tout comme n’importe quelle autre personne membre de la faîtière qui s’estime disposée des atouts en conséquence, à bel et bien le droit de se proposer. Mais pour le cas de nos aimables amis du bureau, la galanterie, l’esprit d’équipe et d’alternance voudraient qu’après 14 ans d’indulgence des autres membres à son égard, que ce dernier remerciait les autres pour la marque de confiance en la personne d’un des leurs et laisse la chance à d’autres pour les prochaines dix (10) années. N’est-ce pas aussi de l’esprit d’équipe et d’alternance? Rire.

En conclusion, j’en appelle à la sagesse, l’esprit d’équipe et de don de soi de la part de chacun et de tous, pour mettre en avant l’impérieuse nécessité de faire un choix raisonnable sur la base de compétence technique, managériale et acceptable du contexte déjà très fragilisé. Et surtout voyant bien que pour plusieurs possibilités, il n’y qu’un seul choix possible.

Ainsi il revient aux décideurs de la faîtière d’être juste et à mesure d’apprécier les compétences au-delà du Bureau National et les Organisations membres.

Je porte mon espoir sur la capacité morale, intellectuelle et patriotique des uns et des autres à prendre de la hauteur en mettant à l’esprit que nous devons être la solution et non le problème.

Oui c’est possible.

Abdoul Sacko,

Président du Conseil Régional des Organisations de la Société Civile de Conakry

Coordinateur général du Réseau COJELPAID.

Consultant sur des questions de conflits et Coordinateur des centres d’éducation civique et électorales.

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