Pour la réouverture des frontières avec son voisin du Sénégal, la Guinée pose une condition non négociable. Le pouvoir de Conakry sollicite auprès de celui de Dakar, le partage de renseignements.
Fermée depuis plus de huit (8) mois maintenant, la réouverture de la frontière guinéo-Sénégalaise pourrait donc encore attendre.
Alors que le président Alpha Condé, en marge d’une visite à Fria, accusait Dakar de servir de base arrière pour déstabiliser son pays, son premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana lui, déclare ce mercredi à l’assemblée nationale, que « C’est un sujet de sécurité d’Etat ». Toutefois, le chef du Gouvernement guinéen avoue que la Guinée est disposée à ouvrir la frontière, mais, déclare-t-il, « il faut au préalable, garantir la sécurité minimum et garantir un échange d’informations et de renseignements ».
« Vous avez vu la violence qui a émaillé les dernières élections, notamment présidentielles, vous avez vu dans quelles conditions des policiers, nos frères en armes ont été parfois égorgés. Et nous savons qu’il y a eu beaucoup d’infiltrations. En tout cas, l’intelligence des renseignements dont nous disposions à l’époque, pointa ça. D’où la nécessité pour protéger le pays, de fermer la frontière. Si on doit l’ouvrir, et on est disposé à l’ouvrir, il faut que les conditions d’une meilleure sécurité, d’une meilleure collaboration avec les pays voisins concernés, pour garantir la sécurité minimum et garantir leurs services pour un échange d’informations et de renseignements pour que personne, comme nous le faisons ici, que personne ne prête son pays à des activités subversives. Que personne ne prête son pays comme point de passage pour les fauteurs de troubles et de mal. Nous avons déjà commencé cet exercice avec la Sierra Leone, les frontières avec la Sierra Leone sont ouvertes aujourd’hui. Nous poursuivons avec les autres pays. Si les conditions de collaboration pour garantir la sécurité sont réunies, il n’y a pas de raison qu’on n’ouvre pas », a déclaré le locataire du petit Palais de la colombe.
Dans un message de départ lu à la télévision d’État en fin de semaine dernière, Alpha Condé s’est engagé à œuvrer de concert avec le président Sénégalais pour le renforcement des liens d’amitié et de fraternité unissant Conakry et Dakar.
« Je voudrais vous assurer de ma ferme détermination à œuvrer de concert avec vous pour le renforcement et la diversification de nos liens d’amitié de fraternité, unissant si heureusement nos deux pays », a écrit le président Condé à Macky Sall, à la veille de la fête de l’indépendance du Sénégal.
Pour sa part, dans une note en date du 1 avril 2021, la Cedeao qui était jusque-là silencieuse sur la « petite guerre froide » entre « la Guinée, le Sénégal et la Guinée-Bissau », occasionnée par « la fermeture des frontières », s’est mêlée à la danse. L’organisation sous-régionale a, en effet, fait une invite à Conakry, au lendemain du séjour mitigé de Jean Claude Kassi Brou, dans la capitale guinéenne.
Après avoir félicité la Guinée d’avoir ouvert ses frontières avec la Sierra Leone, elle a encouragé le régime d’Alpha Condé à poursuivre ses discussions avec le Sénégal et la Guinée-Bissau.
A suivre…
Alpha Madiou BAH
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