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[Tribune]Pourquoi nos dirigeants nous tuent et salissent notre histoire ?

En votant NON le 28 septembre 1958, la Guinée venait là, d’écrire en lettre d’or, une belle page de son histoire. L’Afrique s’en est inspirée et le monde nous a respectés.

En nous libérant du joug colonial, c’était pour que le Guinéen vive mieux, vive bien, en paix, même sans rien.

Puisque nous avons préféré la pauvreté dans la liberté qu’à la richesse dans l’esclavage.

Mais, le Guinéen qu’est-il devenu 61 ans après ?

Méchant, méprisé ou martyrisé.

Nos dirigeants nous tuent et salissent notre histoire. La violence d’État est devenue une épine dans les pieds de la nation.

Faisons le compte, le camp Boiro, c’est des Guinéens qui sont morts, violence d’État.

Juillet 1985, des militaires tués, violence d’État.

Élections présidentielles de 1993, des Guinéens sont morts, violence d’État. L’opposant historique Alpha CONDE, avait préféré perdre les élections que de gouverner des cimetières.

Janvier février 2007, plusieurs guinéens tombent sous les balles de l’armée, violence d’État.

Le 28 septembre 2009, plus de 150 guinéens abattus en pleine journée dans un stade, violence d’État.

Pour toutes ces tueries, aucun coupable.

Depuis l’arrivée du président démocratiquement élu, au moins 113 morts.

Ces Guinéens morts pour avoir exprimé des avis contraires à la gouvernance du pays.

Le Guinéen n’est pas violent.

Mais, ce sont ses gouvernants qui sont violents.

Plus qu’une règle, c’est même un système de gouvernance.

Ce qui passe actuellement dans certains quartiers de Conakry est l’illustration parfaite de la cruauté et la boulimie du pouvoir, qui pour saucer ses intérêts, utilise la terreur pour semer le doute et imposer la discipline.

Il n’y pas de discipline sans justice sociale.

Vouloir garder un homme à tout pris au pouvoir pour garantir un système qui dilapide nos ressources est la source du désordre.

On ne peut pas violer les règles et vouloir imposer le respect. Ça ne marche pas.

Au moins 10 morts en trois jours accompagnés d’une terreur intolérable dans les quartiers, pour une histoire de troisième mandat !

Que dire des dirigeants du FNDC qui croupissent en prison la sentence !

Non, je ne crois pas que l’opposant historique qui a refusé de gouverner les cimetières puisse admettre ça.

40 ans de lutte pour la démocratie, ce n’est pas en son temps que des gens peuvent mourir au nom de cette démocratie !

Espérons que nos dirigeants et acteurs politiques finiront par comprendre qu’une autre Guinée est possible dans la paix et la justice sociale.

Ça fait pratiquement une semaine, nos enfants ne vont pas à l’école, le pays tourne au ralenti. Cela nous interpelle tous.

Ibrahim Kalil Diallo, Journaliste

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